Traitement...

Voyager est-il un droit ?

Bénéfiques à bien des égards, on dit souvent que les voyages forment la jeunesse… Mais est-ce aussi facile pour des enfants de voyager à l’étranger voire simplement de se déplacer au sein même de leur quartier ?

C’est à l’occasion des 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, en 2019, qu’a germé l’idée entre l’association MIJE et l’UNICEF de sensibiliser des élèves à leurs dix droits fondamentaux et d’en identifier un onzième : celui du droit à la mobilité.

Retour sur une expérience réussie, riche d’enseignements.

Un partenariat « local » évident

MIJE UNICEF

Rencontre avec les bénévoles de l’UNICEF dans leurs locaux

L’association MIJE, à travers les voyages « hors les murs » a pour mission d’aider les enfants à mieux se connaître individuellement et collectivement, pour mieux se comprendre et ainsi mieux vivre ensemble. Les voyages scolaires sont un excellent vecteur pour expérimenter cela. Les MIJE sont donc investies auprès des enseignants pour faciliter leur mise en place.

Les enfants étant au centre du projet, le partenariat avec l’UNICEF était évident. Les deux associations ont alors créé un parcours éducatif « sur mesure » pour les sensibiliser à leurs droits fondamentaux et éveiller leur conscience à celui de la mobilité.

Impliquées sur leur territoire, c’est naturellement qu’elles ont proposé le projet à l’école de Moussy avec qui des liens étroits avaient déjà été établis. La directrice de l’école a aussitôt répondu favorablement à la sollicitation et l’expérience a pu avoir lieu avec les élèves d’une classe de CM2.

Pour Rémy VERNAY, délégué général des MIJE, cette implication dans la vie de quartier est très importante. « S’engager aux côtés d’autres acteurs du territoire, éduquer au voyage scolaire bien sûr mais aussi former à une culture citoyenne est aussi une mission des MIJE ».

Une démarche pédagogique structurée

Intervention auprès des élèves de l'ecole de Moussy avec l'UNICEF

Atelier “droit à la mobilité” avec les CM2 de l’école de Moussy

Les élèves ont ainsi pu bénéficier de 5 séances d’une heure pour se questionner d’abord sur leurs droits fondamentaux, puis sur celui d’un droit à la mobilité.

C’est à l’aide d’ateliers ludo-éducatifs coanimés par des services civiques formés aux outils de chacune des deux structures que les enfants ont pu s’interroger. Ainsi encadrés, les enfants ont commencé par évoluer en équipe sur un jeu de l’oie géant, un outil développé par l’UNICEF pour aborder des thèmes tels que l’éducation, l’alimentation ou encore la santé. Lors des séances suivantes, à l’aide d’autres formes de jeux élaborés par les MIJE en collaboration avec les Editions Valorémis (jeu de cartes, mots mêlés, questions/réponses…), ils ont réfléchi sur le droit à la mobilité en échangeant autour des vacances, des transports, ou encore le trajet jusqu’à leur propre école. Le principe était en entonnoir : c’est-à-dire que les thèmes abordés partaient du plus global pour aller vers le plus particulier, du point de vue international pour finir par la vie de quartier.

Une véritable prise de conscience

Atelier jeu “D’accord/ Pas d’accord”

Pour l’enseignante, Sarah EL SADEK, « c’est une véritable chance de pouvoir bénéficier de ces séances. Il y a eu une véritable prise de conscience des élèves qui, pourtant issus de milieux privilégiés, ont identifié un certain nombre d’injustices ». Parmi celles évoquées, les questions administratives liées à l’obtention d’un passeport, ou encore celles des moyens financiers ont été les premières citées. Les élèves ont d’ailleurs fait un lien avec un projet mené en parallèle. Leurs correspondants d’une école de Los Angeles sont venus en France pour les rencontrer. Mais, à l’inverse, eux n’ont pas pu partir aux Etats-Unis.

La réflexion sur leur quotidien les a aussi amenés à évoquer le handicap comme autre source d’inégalité. Les moyens de transports ou les infrastructures d’accueil ne sont pas toujours adaptés aux personnes à mobilité réduite, et peuvent entraîner des freins aux déplacements.

Les enfants ont été invités à laisser une trace écrite de ce qu’ils ont appris au cours de ces interventions. Une exposition a vu le jour au sein de l’école et sera exposée prochainement aux yeux de tous à l’auberge de jeunesse de Maubuisson.

Ce projet sera renouvelé l’an prochain et un plaidoyer pour le droit à la mobilité éducative pourrait faire suite à cette expérience riche de sens.

+33 (0)1 42 74 23 45
Aller au contenu principal