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L’Europe de la Paix, un programme pour s’ouvrir à l’autre
Reconnue d’utilité publique, l’association MIJE reste attentive à l’actualité nationale mais aussi internationale. Depuis quelques années, au regard de l’actualité mettant en question régulièrement les sujets de l’équilibre démocratique en Europe et de différentes formes de repli sur soi (individuellement et collectivement), est née l’idée de proposer aux enseignants de lycée une série de séjours liés à une thématique commune : l’Europe de la paix.
« Un engagement évident et nécessaire »
Avec le 80e anniversaire du débarquement, l’approche des élections européennes et la guerre en Ukraine dont on ne voit pas l’issue, les MIJE se sont interrogées sur le fait de s’engager sur la question de la paix. Ayant par ailleurs constaté que les enseignants ressentaient de plus en plus de difficultés à accepter l’altérité des élèves, l’association a donc souhaité agir et proposer des voyages autour d’une thématique commune : l’Europe de la paix. Ceci afin de sensibiliser les jeunes, notamment les lycéens, au mieux vivre ensemble. Aborder la paix, oui, mais pas seulement sous l’angle de la guerre. Une paix plus large qui aspire à l’ouverture sur le monde et toutes ses différences qui en font sa richesse. Sont donc abordées toutes sortes de discriminations qui mènent au repli sur soi comme le racisme ou le sexisme.
« Une collaboration riche d'enseignements »
L’idée était de proposer aux enseignants, et par conséquent aux élèves, une programmation spécifique qui soit en adéquation et en résonance avec les programmes scolaires. Pour cela, les MIJE ont mis en place une méthode de co-construction en intégrant à leurs réflexions un enseignant d’Histoire en lycée. Désiré LE GOFF a alors été identifié comme personne « ressource » pour travailler sur le sujet. Cette collaboration a permis de coller au plus près des programmes scolaires et notamment de mieux prendre en compte la récente réforme du BAC ainsi que les Objectifs du Développement Durable d’ici à 2030 des Nations-Unies.
Ce type de collaboration est toujours enrichissant pour l’enseignant et le professionnel de voyage scolaire où chacun amène ses connaissances et son savoir-faire.
Dans un premier temps, « il a fallu définir ce qu’on entendait par paix, et à partir de là, élaborer une grille de lecture avec une liste de critères afin de sélectionner les destinations qui pouvaient faire l’objet d’un voyage » raconte Désiré LE GOFF. La grille comptait 7 grands critères comme les lieux dédiés à la guerre, ceux dédiés à la construction de la démocratie et de la paix, ou encore les lieux dédiés aux migrations en Europe.
« Des séjours répondant au plus près des attentes des enseignants »
Ensuite, les équipes ont travaillé en atelier pour identifier et sélectionner les sorties et activités liées aux villes des destinations qui pouvaient illustrer ces critères.
Par exemple, pour celui de « lutte contre la discrimination comme vecteur de paix pour une Europe démocratique et juste », le voyage à Barcelone intègre une journée complète dédiée aux femmes au cœur de la ville. La matinée est réservée à une visite guidée sur l’influence des femmes dans l’évolution de la ville, quant à l’après-midi, un atelier sur la perspective du genre est organisé dans un grand parc.
Parmi les 300 séjours existants, une quinzaine se prêtaient déjà au thème de l’Europe de la paix et passaient au crible les critères établis. 10 nouveaux séjours de 3 jours et 2 nuits ont été crées. Au total, ce sont près de 25 façons d’aborder l’Europe de la paix qui ont été retenues sur une dizaine de destinations.
Disponibles depuis la rentrée, ces destinations rencontrent un franc succès notamment celles de Marseille, Paris et Bruxelles. « C’est un véritable atout que de s’adresser aux professeurs avec des mots qui leur sont communs » précise Stéphanie LEMBRET-LEGROS, Responsable des Voyages scolaires éducatifs. « Par exemple le choix des titres des séjours sont tout de suite identifiables par des mots-clés que l’on retrouve dans les programmes. Les professeurs sont ainsi plus intéressés et perçoivent immédiatement comment intégrer ces séjours à leurs enseignements au cours de l’année ».
Une nouvelle version de ces séjours est déjà envisagée pour la prochaine année scolaire. Des rencontres avec des associations y seront davantage présentes pour donner encore plus de valeur à cette thématique.