Erasmus in Schools : ouvrir les portes de la mobilité internationale

“53%” : c’est le taux de répondants interrogés dans le cadre de l’étude menée par le projet Erasmus in Schools (EiS), déclarant ne pas être au courant des possibilités de mobilité internationale.

En effet, depuis quelques années, l’accessibilité et l’inclusivité du programme Erasmus+, et des programmes de mobilités plus largement, est questionnée. Plusieurs barrières sont identifiées : parmi elles, le manque d’information, en particulier pour les élèves issus de milieux sociaux défavorisés.

Le projet EiS a donc émergé avec l’ambition de remédier à ce manque d’information, en visant les publics traditionnellement dits “éloignés” de la mobilité. Pour ce faire, quatre partenaires clés se sont rassemblés : ESN France, ESN Espagne (deux réseaux d’une trentaine d’associations de jeunes qui travaillent sur l’accueil et l’intégration des étudiants internationaux et à la sensibilisation à la mobilité internationale), OBESSU, l’organisation des différents syndicats d’élèves de l’enseignement secondaire en Europe, et EAM, une association visant à développer la mobilité internationale des apprentis et alternants.

Le projet a pour objectif d’informer, en ciblant plus particulièrement les lycéens et apprentis, sur les programmes de mobilité internationale existants. De ce fait, le projet EiS permet de dépasser les préjugés et stéréotypes qui peuvent exister, en montrant la diversité des programmes et la possibilité pour les jeunes, peu importe leur profil, de trouver celui qui leur convient.

Dans un premier temps, les membres du consortium ont mené une enquête visant à faire un état des lieux des connaissances des étudiants et de leur intérêt à participer à des mobilités internationales. Plus de 1478 réponses ont été recueillies (624 élèves, 149 étudiants en formation professionnelle et 705 apprentis), couvrant 11 pays européens et 5 pays hors Europe !

En plus de démontrer que plus de la moitié des répondants ne semblent pas être au courant des opportunités de mobilité internationale, l’enquête a aussi permis de mettre en lumière que seulement 28% indiquent identifier la personne en charge des mobilités internationales dans leur établissement scolaire. En ce sens, on peut affirmer sans aucun doute que les écoles jouent un rôle crucial dans la diffusion de l’information : cette enquête permet de mettre en évidence la nécessité de développer une approche globale mêlant apprenants, parents, enseignants et la communauté extérieure.

Forts de ces constats, les partenaires du projet ont développé différents outils répondant aux besoins identifiés. Tout d’abord, un kit de sensibilisation à la mobilité, comprenant notamment l’un des outils phares du projet : le “passeport de la mobilité”.

Ce document est une véritable mine d’or ! Il centralise les informations sur les opportunités de mobilité internationale disponibles en fonction des profils et des projets: étude à l’international, première expérience professionnelle à l’étranger, découverte d’une nouvelle culture, apprentissage d’une langue. Il renseigne également sur les bourses et aides financières disponibles, inclut des conseils et ressources pour la recherche de logement etc… Ainsi, il s’adresse à tous les jeunes qui souhaitent s’informer sur ces différents dispositifs, avec une approche globale du parcours de mobilité, remédiant ainsi aux difficultés d’accès à l’information.

D’un autre côté, le projet a également pour objectif de permettre aux jeunes partis en mobilité de témoigner plus facilement de leur expérience grâce à des outils adaptés. En effet, l’une des particularités du projet EiS est qu’il se base sur le “pair-à-pair” en faisant intervenir des étudiants internationaux dans le milieu scolaire au travers d’actions de sensibilisation.

Via ce partage d’expérience, les interventions “Erasmus in Schools” permettent de présenter les différentes opportunités de mobilité tout en évoquant la phase de préparation (processus administratif, notion d’interculturalité etc…), l’arrivée et l’intégration dans la nouvelle ville, et l’après mobilité (valorisation de son expérience).

Pour Paul Favre, un bénévole d’ESN France ayant organisé de nombreuses interventions Erasmus in Schools, le partage d’expérience est primordial : “Je considère l’expérience de la mobilité comme une étape essentielle du voyage vers l’âge adulte. Je suis toujours très motivé à l’idée de parvenir à impliquer des jeunes dans ces aspects et de promouvoir les expériences internationales.”

Enfin, les partenaires du projet se penchent actuellement sur la rédaction du guide Erasmus in Schools. L’objectif de ce guide est de permettre aux personnes ayant entrepris des mobilités de préparer des interventions EiS en fonction du type de structure et du profil des jeunes ciblés: qui mobiliser ? comment trouver et contacter des établissements ? comment impliquer des étudiants internationaux ? comment organiser la trame de l’intervention? etc. Pour aller encore plus loin, un événement de formation sera organisé à Valladolid en janvier 2024, afin de mettre en pratique les conseils développés dans le guide.

Ainsi, les personnes formées seront en capacité d’accompagner et de former les jeunes engagés au sein de leur réseau à la mise en place d’interventions Erasmus in Schools. Fort de cette expérience, ils constitueront un réseau d’ambassadeurs compétents sur la thématique de la sensibilisation à la mobilité, et donc des maillons essentiels de la chaîne d’information visant à démocratiser l’accès aux échanges internationaux.

Ce projet prendra fin en mars 2024, mais espérons que son impact perdurera et permettra à toujours plus de jeunes de se lancer dans des aventures de mobilité internationale !

 

Si vous souhaitez prendre contact avec la coordinatrice du projet : enora.bergot@esnfrance.org