Un engagement solidaire aux côtés de Coallia

Le dispositif l’OASIS a vu jour en 2017 lors du démantèlement du camp de Calais, grâce à la mobilisation d’associations militant en faveur des droits des mineurs non accompagnés. La mobilisation conjointe de ces associations et de la mairie de Paris a permis l’ouverture du dispositif dans un gymnase du 10e arrondissement de la capitale avant une installation plus pérenne au sein d’un bâtiment du 9e arrondissement. Ces locaux, anciennement occupés par Pôle emploi, la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) a souhaité les récupérer début 2021 pour les transformer en logements sociaux.

Un projet citoyen collaboratif  

Après presque 3 ans, Coallia était donc à la recherche de nouveaux locaux pour accueillir ces jeunes migrants. La DASES  – Direction de l’Action Sociale de l’Enfance et de la Santé – s’est alors mise en quête d’un nouveau bâtiment pouvant accueillir jusqu’à 50 jeunes par nuit. “Nos auberges étaient fermées à cause de la Covid et suite à une rencontre avec la mairie de Paris par l’intermédiaire de la DASES, nous avons décidé d’accueillir ces jeunes au sein de l’auberge Maubuisson en échange d’un petit loyer versé par la mairie”, explique Maïté Melchior-Griffé, administrateur et vice-présidente des MIJE. 

“Cette démarche entrait complètement dans la philosophie de l’association et notre volonté de participer à la vie citoyenne. Il s’agit d’un vrai projet fédérateur et démocratique”, ajoute-t-elle. “Après avoir discuté avec Coallia, il nous a semblé évident, alors qu’on s’interroge toujours sur l’avenir de la jeunesse, qu’on ne pouvait pas passer à côté de ça. Dans ce contexte, proposer notre lieu qui était inoccupé allait de soi, précise la vice-présidente des MIJE.  

La vie des jeunes au sein de l’auberge Maubuisson 

Le dispositif l’Oasis s’est installé au sein de l’auberge le 17 février 2021 et a rapidement commencé à accueillir plusieurs dizaines de jeunes chaque soir. Dans l’établissement, une équipe pluridisciplinaire est mobilisée : une cheffe de service, une coordinatrice d’équipe sociale composée d’une maîtresse de maison, d’un maître de maison, d’un agent administratif mais aussi trois surveillants de nuit et deux agents de sécurité. Une équipe dévouée à l’accueil de ces jeunes avec un profil atypique. “Ces jeunes sont des mineurs non accompagnés en provenance d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du nord mais aussi d’Asie. Lorsqu’ils arrivent sur le territoire, ils se déclarent comme mineurs isolés. Et c’est le dispositif d’évaluation de la Croix-Rouge qui va devoir statuer sur leur minorité”, détaille Tania Ntamabiki, cheffe de service du dispositif l’Oasis de l’association Coallia. La Croix-Rouge a ensuite cinq jours pour statuer et c’est pendant ce laps de temps que ces jeunes gens sont accueillis au sein du dispositif de mise à l’abri.  

“Le centre de mise à l’abri est ouvert de 18h à 8h00. Lorsque les jeunes arrivent, ils sont orientés après une fouille vers l’éducateur qui leur attribue une chambre. Ils assistent ensuite à une réunion d’information afin de leur expliquer ce qui les attend le lendemain et le déroulement de leur rendez-vous d’évaluation”, explique Tania Ntamabiki. Tous reçoivent un kit d’hygiène et prennent une douche dans leur chambre. Après le repas pris en commun dans le réfectoire, des activités ou ateliers socio-éducatifs sont proposés chaque soir. Puis les jeunes regagnent leur chambre entre 21h et 21h30. La cheffe de service de l’association du dispositif insiste justement sur la parfaite adéquation des locaux avec le besoin de l’intimité de ces jeunes.  

L’impact positif de l’accueil au sein d’un bâtiment historique 

“Au sein de l’auberge Maubuisson ces jeunes sont accueillis dans de bonnes conditions. Ce lieu historique, son atmosphère, ont un impact sur leur prise en charge mais aussi sur leur comportement. Les locaux sont tellement adaptés qu’ils veulent en prendre soin. Alors que nous avions beaucoup de dégradations sur d’autres sites, nous n’en avons quasiment pas eu ici”, observe Tania Ntamabiki. “La collaboration avec les MIJE s’est très bien passée. Ils ont été très présents et ont vraiment facilité notre installation. Des salariés des MIJE sont même venus passer quelques soirées avec ces jeunes venus des quatre coins du monde pour leur proposer un de leurs jeux sur le thème de la découverte de Paris. L’expérience s’est terminée le 11 avril et nous aurions aimé rester plus longtemps !”, concède-t-elle. La réussite de ce projet tient également à sa très bonne intégration au sein du quartier, parmi les riverains et les associations de proximité. Patricia Clarisse, membre du conseil d’administration des MIJE et habitante du quartier l’a justement constaté. “Tout le monde a trouvé le projet intéressant mais aussi valorisant, et il n’y a eu aucun retour négatif dans le quartier.”, conclut-elle. 

Le jeu MIJE LOVE’S PARIS 

Tout au long des mois de juin, juillet et aout, les bénévoles et salariés de l’association MIJE ont animé le jeu « MIJE  Loves PARIS » pour faire découvrir les monuments de Paris aux jeunes. Un jeu ludique pour découvrir la ville de Paris et ses monuments ainsi que les coins secrets. Les jeunes ayant participé ont adhéré à ce moment de partage. Malgré la barrière de la langue, ces derniers ont pu trouver l’emplacement des monuments. Les jeunes ont été très dynamiques. Ils ont participé activement avec l’aide d’une carte de Paris, ils ont réussi à placer tous les monuments sur cette dernière. Ils ont également posé des questions pertinentes aux bénévoles sur l’histoire de ces monuments.